Dans sa dépêche AEF, Cyril Duchamp analyse l’étude du Comité pour la Science Ouverte (CoSO) sur les accords transformants (on vous explique ce qui c’est ici) publiée le 3 mai dernier. Cette étude montre en particulier que les accords transformants ne le seraient finalement pas tant que ça.
En effet, après avoir analysé 62 des 197 accords transformants signés entre 2010 et 2020 (seulement 96 étaient disponibles, les autres ont gardé leurs termes secrets), le CoSO ressort 3 grandes conclusions :
- l’évolution du nombre de ces accords est exponentielle depuis 2015 : entre 2010 et 2020 il y a eu 197 accords signés mais 47 rien que sur l’année 2020.
- ces accords transformants sont en fait très divers : à la fois sur les modalités d’articulation de l’abonnement et de la publication en accès ouvert, que sur les différentes offres financières négociées.
- ils ne garantissent pas à eux seuls une transformation du modèle de publication des revues en faveur de l’accès ouvert, notamment parce qu’aucune clause contractuelle ne vise explicitement cette fin.
Dans son analyse, Cyril Duchamp détaille les raisons de cet effet finalement limité de ces accords transformants :
- L’absence d’irréversibilité des accords : ces accords sont temporaires (de 3 à 5 ans en général) et le retour à la formule abonnement classique est possible à la fin de l’accord.
- Les articles ouverts grâce à ces accords ne représenteraient finalement que moins de 5% de la production scientifique mondiale à cause des restrictions imposées par les éditeurs sur le nombre d’articles éligibles ou en excluant les revues “prestigieuses” de ces accords.
Il finit par rappeler qu’il existe d’autres voies pour l’Open Access (verte, dorée ou diamant) et que de plus en plus d’institution les empruntent.
Source : Dépêche AEF n°651594