Édition scientifique à l'ère de l'Open Access

Le CNRS s’inquiète de l’augmentation des montants dépensés pour la publication en Open Access

“Frais de publication : nous sommes au bord du gouffre”. C’est le titre d’un article publié en juin dernier dans CNRS Info, dans lequel Alain Schuhl, directeur général délégué à la science du CNRS, s’inquiète de la hausse continuelle des frais de publication demandés par les éditeurs pour la publication en Open Access (Article Processing Charges, APC).

“Nous observons une double augmentation. D’une part, une inflation des tarifs unitaires d’APC, qui augmentent de manière continue. D’autre part, une croissance du nombre d’articles publiés après paiement de frais de publication.”

Cette tendance mondiale est particulièrement préoccupante pour le CNRS : en 2020, le CNRS a payé plus de 3 millions d’euros d’APC, contre 1,8 millions d’euros en 2017. En référence à une étude prospective (que nous avions commentée ici), Alain Schuhl note que si tous les articles publiés venaient à basculer sur ce modèle auteur-payeur, cela s’avérerait insoutenable.

Alain Schuhl rappelle également que ce modèle a permis l’émergence de l’édition prédatrice :

“En donnant la possibilité d’être publié moyennant un paiement d’argent, le système auteur-payeur a accru la possibilité de publier une recherche aux antipodes de toute déontologie ou intégrité scientifique.”

Alain Schuhl invite donc les scientifiques à être particulièrement vigilants vis-à-vis des pratiques éditoriales des revues auxquelles ils soumettent leurs manuscrits. Il indique que certaines instances d’évaluation commencent à retirer les revues prédatrices de la liste de publications des scientifiques, voire considèrent comme un point négatif le fait de publier dans des revues prédatrices.

Pour aller plus loin :

Print Friendly, PDF & Email