Après la DORA et le manifeste de Leiden, la réforme de l’évaluation de la recherche franchit un nouveau pas qui sera peut-être historique avec l’Appel de Paris. Ce texte, publié dans le cadre des journées européennes de la science ouverte ayant eu lieu les 4 et 5 février 2022 à Paris, fait suite à la publication de la recommandation de l’UNESCO sur la Science ouverte et à celle du rapport de la Commission européenne « Vers une réforme du système d’évaluation de la recherche ».
L’Appel de Paris, préparé par le Comité pour la Science Ouverte, invite à réformer le système actuel d’évaluation de la recherche en prenant en compte l’ensemble des productions de la recherche, dans toute leur diversité. Il appelle à “un système d’évaluation dans lequel les propositions de projets de recherche, les chercheurs, les unités de recherche et les institutions de recherche sont évalués sur la base de leurs mérites intrinsèques et de leurs impacts plutôt que sur le nombre de publications et leur support de publication, en promouvant l’appréciation qualitative par les pairs, appuyée sur un usage responsable des indicateurs quantitatifs.”
En effet, comme régulièrement évoqué dans notre blog, “le système actuel d’évaluation de la recherche, des chercheurs et des institutions de recherche n’encourage et ne récompense pas assez la qualité de l’ensemble des productions de la recherche dans toute leur diversité. Il tend à sous-estimer la valeur des autres contributions, à réduire la reproductibilité des travaux de recherche et à freiner l’engagement des chercheurs en matière de partage, d’ouverture et de collaboration.”
Voici pour exemple, deux des différents principes, cités dans le texte, que le système d’évaluation doit valoriser :
- La diversité des activités et des productions de recherche telles que les publications et les prépublications, les données, les méthodes, les logiciels, le code et les brevets, ainsi que leurs impacts sociétaux et les activités liées à la formation, à l’innovation et à l’engagement public ;
- le travail collaboratif, ainsi que la transdisciplinarité et, le cas échéant, les sciences participatives.
Afin que tout cela soit concrètement possible, et, élément indispensable, que les chercheurs soient associés et impliqués à tous niveaux, ce texte appelle “à la création d’une coalition d’agences de financement de la recherche, d’institutions de recherche et d’autorités d’évaluation, volontaires et engagés pour une réforme du système actuel d’évaluation de la recherche selon des objectifs et des principes communs, et portant des actions communes (telles qu’un partage de documentation et de bonnes pratiques, ainsi qu’un dispositif commun de suivi de la mise en œuvre).”
Lire L’Appel de Paris
Lire aussi l’article du blog : Comment changer l’évaluation de la recherche pour une évaluation plus qualitative ?