Édition scientifique à l'ère de l'Open Access

Le cas de la variole du singe nous montre une fois de plus la nécessité de l’ouverture des publications

“Combien de pandémies, réelles ou non, faudra-t-il donc pour que le concept d’accès libre aux résultats de la recherche publique commence à prévaloir…?” s’exclame Bernard Rentier dans son blog Ouvertures immédiates / Immediate Openings le 11 août dernier.

À quatre reprises en sept ans, les leaders de la communauté scientifique mondiale ont dû demander aux éditeurs scientifiques de rendre accessibles gratuitement les articles issus de la recherche sur les maladies émergentes que sont Zika, Ebola, le Covid-19, et maintenant la variole du singe. Dans un appel international signé le 3 août dernier, les dirigeants et conseillers scientifiques de 19 états, dont la France et la Commission européenne, demandent aux éditeurs, auteurs et organismes de recherche de rendre librement accessibles leurs publications et données scientifiques sur cette maladie, afin de soutenir les efforts continus de réponse à l’urgence de santé publique.

Dans un article publié récemment, la cOAlition S note que les éditeurs font généralement preuve de bonne volonté face à ces appels. Par exemple, pour le Covid-19, Springer Nature et Elsevier ont déposé des collections d’articles sur l’archive ouverte PubMed Central ici et . Cependant, ces ouvertures sont limitées dans le temps (certains articles sont déjà redevenus payants bien que la pandémie soit loin d’être terminée) et les droits de réutilisation des résultats sont parfois restreints. De plus, le périmètre des articles laissés en accès libre est toujours trop restrictif : pour répondre pleinement à la crise et prévenir de futures épidémies, il est nécessaire d’avoir accès aux résultats de nombreuses disciplines (sciences biomédicales, cliniques, économiques, sociales, comportementales, vétérinaires, environnementales…).

Pour ne plus avoir à demander l’ouverture des publications aux éditeurs à chaque urgence sanitaire, la cOAlition S rappelle que les financeurs de la recherche peuvent simplement exiger que les résultats de la recherche qu’ils financent soient mis en libre accès sans délai et sous licence CC-BY. La cOAlition S appelle donc tous les financeurs à la rejoindre pour permettre un accès libre et immédiat à l’ensemble des recherches financées, pas seulement celles liées à une urgence spécifique.

Pour aller plus loin : retrouvez une analyse détaillée de l’impact des appels à partager les résultats de la recherche Covid-19 dans un article publié sur Zenodo le 7 juillet 2022.

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