Note : cet article vous est proposé par deux membres du consortium Open Neuroscience et organisateurs de l’Open Source Microscopy Symposium, évènement organisé le 8 juillet prochain sur le campus de l’Institut Pasteur : Andre Maia Chagas et Maxime Zimmermann.
L’accès aux outils de recherche est primordial au développement de la science. Ceux-ci permettent aux chercheurs d’observer et de manipuler les phénomènes naturels, de comprendre leurs principes, de faire des prédictions et de développer de nouvelles technologies, de nouveaux traitements, etc.
Toutefois, en raison de leur coût et de la répartition géographique des entreprises manufacturières, leur accès demeure limité pour un grand nombre d’institutions. Ceci entrave le rythme de la recherche ainsi que la capacité pour de nombreuses communautés à contribuer à la science et à l’éducation aux matières scientifiques, les empêchant de fait d’en récolter les bénéfices.
Une solution à ce problème consiste à créer des outils de recherche dans le cadre de l’éthique open source, où toute documentation les concernant (schémas de conceptions, instructions d’assemblage, d’utilisation, etc.) est mise à disposition gratuitement. Ainsi, n’importe qui peut étudier, modifier, et redistribuer un outil sous licence open source.
Baptisée Open Source Hardware (OSH), cette méthode de production suit les principes établis et couronnés de succès par les logiciels open source et apporte de nombreux avantages par rapport aux méthodes de fabrication traditionnelles.
Cette méthode de développement a été grandement facilitée par les développements technologiques récents au travers des outils de prototypage rapide, de l’infrastructure Internet, des plateformes de documentation et de la baisse des coûts des composants électroniques prêts à l’emploi.
Pris ensemble, ces avantages ont le potentiel de rendre la recherche plus inclusive, équitable, accessible, mais surtout, plus fiable et reproductible :
- Les chercheurs sont amenés à comprendre le fonctionnement interne de leurs outils dans les moindres détails.
- Ils peuvent les calibrer plus spécifiquement à leurs protocoles expérimentaux et s’assurer de leur fonctionnement optimal.
- Étant donné le coût inférieur des équipements open source, a) les étudiants peuvent être formés à leur utilisation plus tôt dans leur cursus académique ; b) plusieurs copies du même instrument peuvent être construites, ce qui conduit à une parallélisation de la collecte de données et à la création de datasets plus robustes.
- Les laboratoires du monde entier peuvent partager les plans et techniques d’un même type d’instrument et ainsi créer des projets collaboratifs avec une collecte et un partage de données standardisés.
C’est dans ce cadre que le consortium Open Neuroscience, en partenariat avec l’Institut Pasteur et l’Université de Sussex organise le 8 juillet prochain sur le campus de l’Institut Pasteur, un symposium sur l’Open Source Microscopy.
L’évènement aura lieu toute la journée et détaillera l’impact de l’Open Microscopy sur la recherche, l’éducation et l’accessibilité à l’état de l’art en microscopie pour les institutions des pays émergents.
- La matinée sera dédiée à des ateliers où des experts du domaine présenteront leurs systèmes et proposerons aux participants de les appréhender.
- L’après-midi sera, elle, consacrée à des séminaires sur l’Open Source en microscopie. Des conférenciers d’exception, de tous niveaux de carrière, y compris un lauréat du prix Nobel, auront l’opportunité de présenter leurs projets d’Open Source Microscopy et de promouvoir les pratiques d’Open Science, si fondamentales aux principes de la recherche.
Le programme de l’évènement est disponible via ce lien : https://open-neuroscience.com/FENS-2022/
Andre Maia Chagas, Maxime Zimmermann