Vous êtes chercheur(se), vous souhaitez initier un projet de recherches participatives et vous ne savez pas par où commencer ? Le Collège des données de la recherche du Comité pour la science ouverte a publié un document qui vous sera très utile, à lire dès le début de votre réflexion sur le projet, quelle que soit votre discipline : le rapport ‘Données et recherches participatives – Enjeux et recommandations issues d’exemples de projets de recherches participatives’.
Basé sur les informations collectées lors d’une enquête nationale, ce rapport est très clair et bien construit, avec des retours d’expérience de personnes ayant déjà mis en place une action de recherches participatives. Il contient de nombreuses recommandations et met en avant des points de vigilances et des principes méthodologiques généraux de premier niveau.
Comme son nom l’indique, ce rapport n’aborde que les problématiques liées aux données des projets de recherches participatives. En effet, un projet de recherches participatives a pour objectif en premier lieu de répondre à une question de recherche bien identifiée, en impliquant des participants non-scientifiques, dans une ou plusieurs étapes du processus. Ainsi un nombre élevé et varié de participants va contribuer à la production de données de recherche. Cette variabilité peut légitimement susciter des craintes pour les chercheurs quant à la fiabilité et la reproductibilité des données de recherches produites. La mise en place de certaines précautions méthodologiques permet cependant de prendre en compte ces problématiques.
Quinze recommandations principales émergent des six grandes thématiques suivantes abordées :
- Enjeux scientifiques et motivations des parties prenantes ;
- Structuration et pilotage d’un projet de recherches participatives ;
- Les participants ;
- Données de recherches et données produites par les participants non-scientifiques ;
- Les outils ;
- Aspects juridiques.
Il ressort en premier lieu qu’il faut anticiper et prévoir de consacrer du temps pour la phase de construction du projet car il inclut des participants non-scientifiques. Un comité d’éthique sera l’un des premiers partenaires indispensables à contacter en amont. L’utilisation d’un plan de gestion de données (recommandation n°3) dès la construction du projet est ainsi préconisée afin de clarifier et anticiper les spécificités associées à la production ou l’analyse de données par des non-scientifiques. Il sera indispensable tout au long du projet.
Les données constituent un commun partagé entre chercheur(se) et participants. L‘ouverture des données produites est un point récurrent de ce rapport car il faut instaurer une relation de confiance avec les participants pour assurer un engagement durable. En découle également l’animation de la communauté qui est aussi une tâche importante à mettre en place.
Que se soit pour la formation des participants et des chercheurs (pour se faire comprendre), la communication autour du projet, l’animation de la communauté de participants, les outils utilisés (préconisés open source), il est indispensable d’être accompagné par les services supports compétents durant la phase de conception du projet.
Source : Kenneth Maussang, Hélène Jouguet, Thomas Jouneau, Jean-François Martin, Nicolas Larrousse. Données et recherches participatives : Enjeux et recommandations issues d’exemples de projets de recherches participatives. Comité pour la science ouverte. 2023. ⟨hal-04221292⟩. Publié sous licence CC BY.