Le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres) a signé en décembre 2021 la Déclaration de San Francisco sur l’évaluation de la recherche (DORA). Ce texte, déjà signé par plus de 60 organisations en France, invite à transformer les méthodes d’évaluation des résultats de la recherche scientifique, en privilégiant la qualité de la production scientifique, en abandonnant les indicateurs liés à la notoriété des revues et en prenant en compte tous les résultats de recherche (y compris les jeux de données et les logiciels) en plus des publications scientifiques.
Dans son communiqué, le Hcéres précise que :
“Le Hcéres a ainsi fait le choix d’une évaluation multi-critères, portant sur l’ensemble des dimensions-clés des activités de recherche, et accorde une place accrue à l’évaluation qualitative articulée à une utilisation responsable d’indicateurs bibliométriques. (…) Il renforce également l’attention portée aux actions menées par les équipes et les établissements pour promouvoir une culture partagée de l’intégrité scientifique.”
Cette évolution se concrétise par la mise en place de nouveaux référentiels pour la campagne d’évaluation 2022-2023 (vague C). Les nouvelles trames d’évaluation (un exemple ici) font désormais référence à la qualité de la production scientifique, au respect des principes de l’intégrité scientifique, de l’éthique et de la science ouverte et aux interactions avec la société. Elles s’accompagnent de tableaux (un exemple ici) dans lesquels les scientifiques sont invités à lister l’ensemble de leurs productions (publications, logiciels, bases de données, prototypes, films, etc…) et activités (activité éditoriale, organisation de colloques, développement de start-up, expertise technique, médiation scientifique, activité pédagogique…).
Ces nouveaux référentiels d’évaluation sont aujourd’hui critiqués pour leur complexité et leur lourdeur (par exemple ici et ici). Une tribune à l’initiative de l’Assemblée des directions de laboratoires dénonce notamment une “bureaucratie [qui] nuit gravement à la recherche française”.
Le Hcéres doit donc maintenant relever le défi de concilier leur nouvelle philosophie d’évaluation avec une méthode plus simple, moins chronophage et donc plus adaptée à la recherche française.