La revue Nature, en 1962, abordait déjà le problème du “Publish or Perish” dans une tribune du 24 février : ils déploraient le fait que les scientifiques soient poussés à publier pour obtenir de l’avancement et témoignaient déjà à l’époque du risque de “mauvaise” science que cela entrainait.
Aujourd’hui malheureusement ce constat est toujours d’actualité. On a même “amélioré le système” en s’appuyant sur des indicateurs chiffrés tels que le Facteur d’Impact des revues et l’Indice H du chercheur. Ces indicateurs sont encore régulièrement demandés lors des évaluations individuelles, bien qu’ils soient controversés.
Que reproche-t-on à ces 2 indicateurs ?
Le premier, le facteur d’Impact d’une revue n’est malheureusement pas corrélé à la “qualité” de la publication. En effet, ce n’est pas parce que l’on a une publication dans Science (revue avec un très fort facteur d’impact) que l’on a été cité et que la publication a un impact fort sur la recherche. Voilà pourquoi il a été demandé, lors de la Déclaration de San Francisco sur l’Evaluation de la Recherche (DORA), d’abandonner cet indicateur lors de l’évaluation individuelle des chercheurs.
Le deuxième indicateur incriminé est l’Indice H du nom de son inventeur Jorge Hirsch en 2005. Cet indice h est le nombre h d’articles cités au moins h fois. Il dépend donc de la durée de la carrière de la personne évaluée et ne tient pas compte des autres types de documents, des pratiques de publication du domaine ni de la place de l’auteur dans la liste des auteurs. Il a donc de forts biais. C’est pourquoi le Manifeste de Leiden recommande de ne pas l’utiliser. Vous trouverez sur cette page un résumé plus visuel des problèmes que pose l’utilisation de l’Indice H dans l’évaluation.
Aujourd’hui, avec le mouvement de la Science Ouverte, une évaluation plus qualitative tente de se développer. Cette évaluation pourrait prendre en compte une plus grande diversité de documents mais aussi un plus grand nombre de types de contributions des chercheurs notamment en terme d’intégrité. On vous en parle davantage ici.