Les revues prédatrices font beaucoup parler d’elles depuis longtemps mais elles sont toujours très difficiles à identifier. Heureusement, la thèse en accès libre de Larissa Shamseer (Ottawa) nous aide à faire un tour complet du panorama.
L’autrice repart des bases de l’Open Access et du modèle auteur-payeur et dresse une liste de 13 caractéristiques assez typiques des revues prédatrices :
- Pas de thématique éditoriale très précise ;
- Nombreuses erreurs d’orthographe et de grammaire sur leur site web ou dans leurs messages ;
- Les images de leur site internet sont de mauvaise qualité, déformées ;
- La page d’accueil de leur site web cible davantage les auteurs potentiels que les lecteurs ;
- Mise en avant de l’Index Copernicus plutôt que du traditionnel Impact Factor ;
- Très peu d’informations sur le traitement des articles après soumission ;
- La soumission des manuscrits se fait par email ;
- Promesse d’une publication rapide ;
- Absence de politique de rétractation des articles ;
- Absence d’information sur la conservation numérique du contenu du journal ;
- APC (Article Processing Charge) très bas (< 150$) ;
- Incohérences de copyright ;
- Email de contact non professionnel et non affilié au journal (de type @gmail.com…).
Larissa Shamseer tente ensuite d’évaluer le contenu publié dans ces revues. Elle met en évidence qu’une certaine recherche “de qualité” peut exister dans ces revues, financée par des institutions et des financeurs reconnus, ce qui pose un vrai problème de “gaspillage de la recherche”. En effet, la recherche publiée dans ces revues ne sera pas bien référencée dans les bases de données internationales et ne pourra donc pas être prise en compte pour l’avancée des connaissances. L’autrice s’interroge donc finalement sur le rôle possible des financeurs pour enrayer ce phénomène.
Enfin, elle termine par un certain nombre de recommandations pour le futur de la recherche et conclut que “ces revues prédatrices pourraient être le signe de problèmes de longue date dans l’édition scientifique ainsi que des attentes et de la dépendance des chercheurs à son égard”.
Si vous préférez les vidéos, celle de l’Université Claude Bernard Lyon 1 devrait vous plaire. Elle fait un point complet sur le sujet des revues prédatrices et leurs conséquences en 16 minutes.